La goélette Tara et son exposition sur l’Arctique font escale à Paris 



Mardi 16 septembre 2025 : je profite d’un bref séjour à Paris pour aller voir ou plutôt revoir la goélette Tara.



La goélette Tara amarrée quai de Seine

Depuis plus de vingt ans, Tara sillonne les mers du globe pour comprendre l’océan, sa biodiversité et son rôle dans la régulation du climat. Ses expéditions ont permis de réaliser l’un des plus grands inventaires du plancton, ce peuple microscopique qui produit plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons et joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone.

En étudiant le plancton, la pollution plastique, les coraux et maintenant la banquise, Tara et la Fondation Tara Océan contribuent à mieux prévoir l’impact du changement climatique et à sensibiliser le grand public comme les décideurs à la protection de cet écosystème vital.


L'exposition itinérante face à la goélette Tara

J’ai pu découvrir face à la goélette, une magnifique exposition présentant la prochaine mission appelée Tara Polaris I, qui commencera à l’été 2026 et durera environ 500 jours. Elle rappellera les grandes expéditions polaires de l’histoire, comme celle de Fridtjof Nansen avec le Fram, mais avec les moyens technologiques d’aujourd’hui.

Tara Polar Station n’est pas un bateau classique : c’est une station dérivante, conçue pour rester prise dans la banquise et se laisser emporter par les courants arctiques pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.
C’est un véritable laboratoire flottant, capable d’accueillir une vingtaine de personnes en été et une équipe réduite en hiver.

À bord, les scientifiques étudieront :

  • La banquise : son épaisseur, ses mouvements, sa fonte.

  • L’océan Arctique : température, salinité, circulation des courants.

  • Le plancton et les micro-organismes polaires : pour comprendre comment la vie s’adapte au froid extrême et comment elle participe au cycle du carbone.

  • Le climat : en mesurant les échanges de gaz comme le CO₂ entre l’océan et l’atmosphère.

Une immersion graphique qui invite à une traversée sensorielle et documentée, à découvrir du 6 septembre au 12 octobre 2025, face à la goélette Tara, amarrée au bord de la Seine au pied du pont Alexandre III, dans le cadre du parcours de la Biennale environnementale et sociale Photoclimat.


Dessins scientifiques, cartes, croquis et scènes de vie en banquise racontent l’aventure humaine et scientifique qui attend l’équipage.
De près, on découvre mille détails : les instruments de mesure, le quotidien des chercheurs, la beauté fragile de la banquise…
Une invitation à plonger dans cette expédition unique et à suivre Tara dans sa prochaine grande mission polaire. 


Je vous propose ci-dessous quelques extraits choisis issus des affiches de l’exposition Tara Polar Station.
© Fondation Tara Océan / Yun Faillard (illustrateur scientifique).




Tara Polar Station © Fondation Tara Océan / Yun Faillard







Yun Faillard (illustrateur scientifique)

En tout, une douzaine d'affiches illustrées par Yun Faillard pour la fondation Tara Océan
Vraiment, une superbe exposition à découvrir !👍

🎯 Un objectif : comprendre et protéger

L’Arctique se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe.
Ce qui s’y passe influence directement le climat mondial : montée du niveau de la mer, dérèglements météorologiques, perte de biodiversité.
En étudiant ces changements sur place et sur la durée, Tara Polar Station permettra d’améliorer nos modèles climatiques et de mieux préparer l’avenir.


☝ Conseils et décryptage pour la lecture des affiches :


On peut passer beaucoup de temps à lire les informations et les infographies très riches et parfois complexes pour un public non scientifique. Les affiches de l’exposition utilisent le cycle des saisons polaires pour guider le visiteur, et c’est un fil conducteur parfait pour faire découvrir Tara Polar Station.


🧭 Parcourir l’exposition : une année au pôle Nord

Les affiches de l’exposition nous invitent à vivre l’expédition comme si nous étions à bord, en suivant le rythme des saisons polaires. Les noms de saisons sont en inuktitut, la langue des Inuits du Canada et du Groenland.

C’est un choix symbolique de Tara : utiliser les mots autochtones pour rappeler que l’expédition se déroule dans l’Arctique, territoire habité et connu depuis des millénaires par les peuples inuit, qui en observent les saisons et les changements.


On peut commencer par cette 1ère affiche...

1. Ukiaksak – L’automne (septembre – octobre)

Les jours raccourcissent rapidement et la banquise commence à se reformer.
C’est le moment où Tara Polar Station s’installe dans les glaces et se laisse prendre par l’hiver qui arrive.

2. Ukiaq – Le début de l’hiver (novembre – décembre)

La nuit polaire s’installe, les températures chutent, la vie à bord s’organise autour de la station scientifique.
Les chercheurs travaillent dans l’obscurité quasi totale, avec la lueur des aurores boréales pour seule lumière.

3. Ukiuq – Le cœur de l’hiver (janvier – février)

La banquise est épaisse, la station est prisonnière des glaces.
C’est le moment d’étudier le plancton et les échanges entre l’océan et l’atmosphère dans les conditions les plus extrêmes.

4. Upingasaq – Le printemps (mars – mai)

Le soleil revient progressivement et la vie reprend autour de la station : algues, plancton, oiseaux et mammifères marins reviennent.
Les scientifiques collectent des données sur cette explosion de vie.

5. Upingnaq – Le début de l’été (juin – juillet)

La banquise se fragmente, l’océan s’ouvre et de nouvelles espèces apparaissent.
Les équipes en profitent pour prélever un maximum d’échantillons avant que la glace disparaisse.

6. Aujaq – L’été (août – septembre)

C’est le moment des grandes ouvertures d’eau libre et du passage des bateaux de ravitaillement.
On prépare la relève de l’équipage et la poursuite de la dérive pour une nouvelle année d’observation.



En savoir plus sur la mission Tara Polaris I :




On se lasse de tout, sauf d’apprendre...





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